Bonjour,

Le RMA est la transformation du RMI. Il oblige une personne touchant le RMI
à travailler pour toucher un filet de survie. Cette allocation est allouée à
la partie des salariés qui n’a pas assez cotisé pour ouvrir des droits à l’
allocation chômage ou encore qui a épuisé ses droits et n’a pas droit à l’
allocation spécifique de solidarité appelée ASS.

Comme les entreprises licencient beaucoup et que le nombre de salariés sur
le carreau sont de plus en plus nombreux, l’assurance chômage est à nouveau
en déficit.

Pour la petite histoire il y a deux ans l’assedic avait un excédent, il fut
décidé à ce moment là dans la précipitation et en toute perversité, de
réduire les cotisations à grosso modo 2/3 pour les patrons et 1/3 pour les
salariés.

Résultat des licenciements massifs, aujourd’hui les cotisations rentrent
moins, il y a plus de chômeurs à indemniser, l’excédent s’est changé en
déficit et on cri au feu en toute fausse candeur.

L’ironie est qu’à la même époque a été remplacé le droit à l’indemnité , la
cotisation prélevée sur le salaire ouvrait automatiquement des droits à
l’indemnisation, par un contrat, le PARE , contrat qu’ il faut signer
entre contractants dans une position très inégale(1) on se moque aujourd’hui
furieusement de ce contrat en ne le respectant absolument pas.

Les salariés licenciés qui ont , sous contrainte de se retrouuver sans
revenus, signés le PARE, avec l’obligation du “suivi” (contrôle appuyé,
ateliers d’occupations en tous genres) pour toucher leur indemnisation, se
retrouvent aujourd’hui avec une durée d’indemnisation rognée absolument pas
prévue dans leur contrat. Nombre d’entre eux ne sont même pas informé de
la situation catastrophique qui leur pend au nez lorsqu’ils vont se
retrouver sans revenus plutôt que prévu. Que penseriez-vous de l’assureur de
votre automobile s’il vous faisait ce coup là ? Qu’il vous a escroqué et
vous auriez raison.

Les 850 000 chômeurs concernés ne sont prévenus qu’au goutte à goutte,
souvent par téléphone ou au moment du suivi du PARE, histoire de ne pas
faire trop de vague avec ce scandale et d’éviter ainsi de concentrer les
mécontentements.Sait-on jamais avec les mécontents, et s’ils se rebiffaient?

En attendant la révolte(et il y a de quoi!) , les 6 mois d’indemnités
rognées obligent à se précipiter sur n’importe quel boulot, quitte à diviser
par deux l’ancien salaire.(1)

On peut aussi se pendre mais ce n’est pas heureusement du goût de tout le
monde.

Pour ceux qui, même à demi-salaire, ne trouvent pas de travail et ne se
pendent pas, voici la situation, on y retrouvera au bout notre RMA:

Un tiers de chômeurs ayant épuisés leurs droits se perdent dans la nature
(économie parallèle, solidarité familiale, clochardisation ou suicides) un
autre tiers, les plus vieux jugés trop blettes pour le marché, ont droit
sous conditions, aux ASS une allocation d’état qui vient d’être, elle aussi,
sérieusement rognée pour son montant comme limitée dans
sa durée. Ce que deviendront les vieux sans revenus n’est pas prévuo
Compterait-on sur une nouvelle canicule pour lui faire porter la
responsabilité des dégâts ? Mystère.

Le troisième tiers a droit, sous conditions aussi, au RMI, mais par un joli
coup de nos élus, une loi est en route pour transformer le RMI en RMA !

Les sous du RMI, ce sont désormais les patrons qui vont les toucher, ils
pourront employer un salarié 20 heures par semaine. Ca s’appellera RMA (2)
pour ” revenu minimum d’activité “.

Le salarié touchera son mini filet de survie en se faisant exploiter, le
patron fera une super affaire tout en passant pour un philanthrope par la
même occasion !

L’allocation RMI est aujourd’hui une allocation d’état, piloter par l’état.
Le RMA lui va être pilotée par les départements, les élus, les patrons et
les bourgeois locaux qui se tiennent fortement la main pour faire leurs
petites affaires et qui vont s’en donner à coeur joie, en plongeant à
pleines mains, la bonne aubaine, dans ce nouveau réservoir de main-d’oeuvre
quasi gratuite.

Voici une belle braderie en perpective!

Comme l’industrie délocalise beaucoup, se multiplient aussi ce qu’on appelle
” les emplois de service “

Déjà fleurissent partout des associations dites d’ ” insertion ” qui
fournissent des domestiques à des prix défiant toute concurrence. Sur cette
nouvelle domesticité se penchent probablement déjà les sociologues et on
pourra lire l’étude suivante si elle n’est pas déjà écrite “La nouvelle
domesticité en France” .

Les études des sociologues servant principalement à la gestion , au
management et à la bonne marche de notre exploitation, il serait plus
intéressant pour nous et surtout beaucoup plus amusant d’écrire une fiction
( un roman, un film, une pièce de théâtre qui parlerait du parcours d’une
femme (3) ou d’un homme qui, virée de sa boîte – par exemple les entreprises
d’ informatique , localement – , il y a beaucoup de femmes et d’homme
ingénieurs ou techniciens informatique licenciés, et ce sont les femmes qui
retrouvent le plus difficilement un emploi ) se retrouverait pour ne pas
crever, à nettoyer les chiottes de leur anciens collègues cadres plus
chanceux (ou plus dociles ?), ceci avec un RMA soit 20 heures par semaine
pour 2300 frs par mois !

Une petite histoire sur le parcours de la salariée virée qui passe les
étapes du “reclassement”. Parcours qui illustrerait l’absurdité et surtout
l’arnaque, de celles et ceux qui ont cotisé à une assurance chômage pendant
20 ans voir 30 ans , et qui se retrouvent aujourd’hui ruinés sans moyens
d’assurer leur survie .

N’y aurait-il pas quelques-unes , quelques-uns avec assez de brio, de
virtuosité, d’humour grinçant et d’ironie qui ait envie de se lancer à
écrire cette histoire ?

Pour conclure veuillez trouver à la suite de mon message un petit texte
récupéré qui n’est pas fiction du tout. La réalité la dépasse.

Salut à tous,

Dany

1/ avec pour les salariés une pression accrue qui frise l’absurdité

2/ L’affaire est tout profit pour les acheteurs de main-d’ouvre sur le
marché du travail. Contrairement à ce qui se clame beaucoup le salarié est
bien une marchandise, je sais que c’est dur à avaler mais c’est bien sur
notre travail acheté au meilleur coût que se font en premier les profits.

3/ Voici un lien qui explique avec des chiffres le projet RMA :

http://www.social.gouv.fr/htm/dossiers/rma/chiffres.htm

4/ Il est difficile d’obtenir des chiffres de l’assedic sur la proportion de
femmes mal ou non indemnisées, mais globalement les plus touchées sur le
marché du travail sont des femmes. Il est impossible de ne pas faire le lien
entre les violences faites aux femmes en hausse et leur revenu en baisse.

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La loi RMA est muette sur ce point, mais l’intention est limpide.

Le maire de Douville-sur-Arnelle avait anticipé, Chirac et Raffarin l’ont
fait. En instituant le revenu minimum d’activité (RMA), le Premier ministre
a créé un dispositif légal obligeant les chômeurs à travailler. Le maire de
Douville, c’est ce précurseur, qui, en août 2002, a obligé un chômeur de
longue durée insolvable à creuser la tombe de sa compagne décédée. Pierre
Collier, 59 ans, n’avait que 393 euros d’Assedic par mois pour vivre avec sa
compagne. Le maire de Douville s’est contenté de fournir la pelle et de se
justifier ainsi : “il s’agissait de lui faire comprendre que son habitude de
se comporter en assisté ne pouvait pas être prise en compte en n’importe
quelle circonstance.”
La citation pourrait préfacer la loi créant cette nouvelle machine infernale
qu’est le RMA. La loi institue “un contrat de travail dénommé contrat
insertion”. Il ne s’agit donc pas d’un simple “revenu” mais d’un salaire. Le
Rmiste devenu Rmaste par son embauche dans une entreprise sera payé pour
vingt heures de travail hebdomadaire tandis que le patron empochera le
montant du RMI. Mais les cotisations pour les droits sociaux ne seront
prélevées que sur le complément de salaire versé par l’entreprise. En résumé
: le Medef obtient de la main-d’oeuvre bon marché pour casser le niveau des
salaires, le gouvernement dégonfle les statistiques du chômage, les
bien-pensants de gauche et de droite exultent parce qu’on “remet la France
au travail”. Car il s’agit bien d’une opération visant, à terme, à faire
disparaître les Rmistes de la scène sociale : après dix-huit mois de contrat
(durée maximum), que deviendront-ils ? S’ils ne sont pas embauchés par
l’entreprise, ils auront perdu leurs droits. La loi RMA est muette sur ce
point, mais l’intention est limpide.