Le naufrage de noam chomsky
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Le naufrage de Noam Chomsky
25 avril 2020 par Floréal
Depuis que Chateaubriand laissa entendre que « la vieillesse est un naufrage », ils ont été nombreux, en effet, les intellectuels et autres « grands témoins de notre temps », parvenus à un âge avancé, à vouloir lui donner raison. Le dernier en date, Noam Chomsky, 91 ans, a manifestement tenu lui aussi à démontrer la pertinence du propos du vicomte malouin.
Si l’on a pu comprendre et partager naguère l’aversion qu’éprouve le célèbre linguiste envers le capitalisme américain tout-puissant, il fallait déjà que sa lucidité soit quelque peu émoussée pour avoir déjà chanté par le passé les louanges d’authentiques canailles comme le furent Fidel Castro et Hugo Chavez. En matière d’anti-impérialisme, on attendait chez celui qui montra quelques sympathies pour la pensée libertaire qu’il ne se montrât point aussi crétin que le premier gauchiste venu. Quand la détestation du néolibéralisme amène à préférer la peste au choléra, il est temps pour les intellectuels fatigués de prendre du repos.
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Les liaisons dangereuses…
Ce monsieur, à qui l’on prête de savantes théories sur la manipulation médiatique à laquelle se livrent les salariés du mensonge ultralibéral, ne semble donc pas avoir poussé sa réflexion jusqu’à se demander ce que pouvait bien être l’état de l’information bourrage de crânes dans ces pays où règne sans partage un parti unique. Car voilà que cet homme invariablement présenté comme un esprit des plus brillants reprend à son compte la propagande la plus grossière du système dictatorial cubain, dans une ignorance manifeste des faits.
Dans un entretien accordé à l’agence espagnole Efe, l’intellectuel américain vient en effet d’affirmer que la politique de La Havane était le seul exemple d’« internationalisme authentique », faisant par là référence à l’envoi d’équipes médicales cubaines en divers pays en ces temps de pandémie*.
« Cuba a toujours été étranglé économiquement par les Etats-Unis mais a survécu par miracle pour continuer à montrer au monde ce qu’est l’internationalisme », déclare Chomsky. Mais, selon lui, « cela ne peut se dire aux Etats-Unis (Ah bon ? Que craint-il ?) où ce qui est « correct » est d’accuser [Cuba] de violations des droits humains alors que les pires ont lieu au sud-est de Cuba en un lieu appelé Guantanamo ». Manifestement, il semble difficile à cet éminent penseur de considérer que les droits humains peuvent être bafoués en plusieurs endroits à la fois, à Guantanamo, en effet, par les gouvernements américains successifs, et sur tout le territoire cubain par le régime castriste depuis soixante et un ans. On pourrait même lui glisser à l’oreille qu’un intellectuel respectable s’honore à dénoncer ces violations partout dans le monde, plutôt que de laisser entendre qu’il en est d’acceptables, d’un côté, et d’exécrables, de l’autre, ou d’établir une sinistre hiérarchie entre elles.
Quant au cœur du sujet, l’envoi d’équipes médicales cubaines à l’étranger, voilà donc qu’à son tour Chomsky nous sert le même propos, tout de guimauve, transformant les membres du corps médical cubain en charitables dames patronnesses du marxisme-léninisme. Ce propos, entonné depuis des lustres par les gobe-mouches de gauche et ce qu’il reste de staliniens, hier au nom de la solidarité ou de la fraternité, l’est donc aujourd’hui sous le signe d’un internationalisme qu’on suppose « prolétarien » dans la cervelle embrumée de Noam Chomsky. Voyons ce qu’il en est, et apportons quelques précisions que ne fournissent jamais les thuriféraires du régime castriste.
Pour en finir avec les images pieuses
Le 23 mars dernier, une émission de France Culture était consacrée précisément à cette question de l’envoi de médecins cubains en mission à l’étranger. On y apprenait que le Venezuela avait été jusqu’à récemment l’un des principaux pays à recevoir cette « aide », interrompue il y a peu : « La Havane et Caracas avaient un accord de partenariat « pétrole contre brigade de médecins » qui, en raison de la dégringolade de la situation vénézuélienne, n’est plus rentable. » C’est qu’en effet l’« authentique internationalisme » évoqué par Chomsky se doit de demeurer d’une rentabilité à nulle autre pareille, y compris comme ici avec un autre pays « révolutionnaire », sous peine de cessation immédiate. Il est important de savoir ici que l’exportation d’équipes médicales cubaines à l’étranger représente une véritable industrie, et qu’elle est même, avant le tourisme, pourtant fort lucratif, la principale source de revenus en devises pour l’Etat cubain (8 à 10 milliards par an).
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Médecins cubains, armés d’images pieuses, en partance pour l’Italie.
Ce qu’ignorent ou taisent systématiquement les Chomsky et consorts, c’est que cet « internationalisme » rentable repose sur des contrats d’Etat à Etat, et que le régime cubain prélève, selon les postes occupés par les membres du personnel médical en mission (médecins, infirmiers, aides-soignants et commissaires politiques en blouse blanche), de 75 à 90% de leur salaire théorique. D’où immenses bénéfices. La question se pose également de savoir si le personnel médical a le choix, ce qui est largement contesté par ceux qui connaissent la question, en particulier des médecins ayant fait défection. A côté de ceux qui semblent de toute évidence être des « volontaires désignés d’office » figurent néanmoins, sans doute, de véritables volontaires. Mais il convient alors de signaler que malgré les importantes retenues salariales, un Cubain en mission à l’étranger gagnera toutefois davantage que s’il exerçait son métier dans son propre pays, et compte tenu des conditions de vie sur l’île on comprend que cela puisse en tenter certains.
Outre ces aspects économiques, rien n’est jamais dit non plus par les Chomsky et autres « idiots utiles » sur les conditions dans lesquelles s’exerce ce qui nous est présenté comme une noble mission humanitaire. « Le personnel soignant cubain qui va travailler à l’étranger s’engage à mener une mission de trois ans, sans sa famille. Il risque jusqu’à trois ans de prison s’il déroge aux règles imposées. D’ailleurs, les conditions dans lesquelles travaillent ces médecins sont dénoncées par une association de défense de la démocratie basée à Madrid, Prisoners Defenders, qui parle de « milliers de Cubains forcés de participer aux missions au bénéfice du gouvernement cubain ». Et l’ONG d’ajouter « que beaucoup de médecins ont déserté ». Pour ceux qui rentrent à Cuba, un bon nombre se voient retirer leur passeport pour « détention d’information secrète » », était-il précisé dans l’émission de France Culture. En 2017, un article du Monde diplomatique, où opèrent des staliniens recyclés que l’on ne peut accuser d’être hostiles au régime cubain, précisait que « le dispositif scientifique cubain n’est pas exempt de contradictions. Les hommes en blanc sont souvent envoyés à l’étranger dans le cadre d’un service civique de trois ans, au cours duquel ils sont hébergés dans des camps particulièrement surveillés et ont obligation de ne pas quitter leur région d’affectation, sous peine de sanctions ». Ajoutons à cela que durant tout le temps où un médecin cubain est en mission à l’étranger les membres de sa famille proche ont interdiction de quitter le territoire cubain.
Cette politique d’exportation de médecins et leurs conditions de travail et de rémunération a déjà, par le passé, été assimilée à du travail forcé par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ce même Conseil doit d’ailleurs prochainement se pencher à nouveau sur ce problème, cette fois à partir d’un rapport, également remis à la Cour pénale internationale de La Haye, sur les formes contemporaines d’esclavage et de mauvais traitements des personnes fondé sur 450 témoignages de professionnels du secteur de la santé cubains ayant participé à des missions à l’étranger. Ce rapport, établi par l’ONG Prisoners Defenders, demande au Conseil de l’ONU de se prononcer sur « les mécanismes de plainte existants pour les professionnels cubains qui veulent dénoncer les abus et l’exploitation par le travail, et de quelle façon ces mécanismes peuvent être accessibles à ces professionnels depuis l’étranger ». Le document rapporte lui aussi que « de nombreux professionnels de la santé sont exposés à des conditions de travail et de vie relevant de l’exploitation ». Cette exploitation est illustrée dans le rapport par des témoignages qui évoquent des semaines allant jusqu’à 60 heures de travail, samedi et dimanche inclus. La dictature du prolétariat est parfois dure aux prolétaires…
Si la participation aux missions à l’étranger est présentée par le régime cubain comme relevant du volontariat, le rapport explique que « beaucoup de médecins se sentent soumis à de fortes pressions et craignent des représailles en cas de refus ». Enfin, le rapport évoque également « l’absence de liberté de mouvement et les sévères sanctions imposées aux médecins qui abandonnent les missions ».
Voilà donc autant d’à-côtés de ce fameux « internationalisme authentique », ignorés ou tus par Chomsky et d’autres compagnons de route du même acabit. Comme disait Georges Brassens, « la plupart des intellectuels que j’ai vus étaient vachement fatigués ». Oui, il est vraiment temps que Chomsky se repose.
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* Au passage, et sans rire, il accorde aux autorités chinoises le mérite d’avoir sauvé l’Italie. Que la Chine ait envoyé du matériel médical en Italie ou ailleurs, c’est bien le moins qu’elle pouvait faire. Cette image de la Chine pays salvateur ne manquera sans doute pas d’amuser les personnels soignants dans tous les hôpitaux à travers le monde.
https://florealanar.wordpress.com/2020/04/25/le-naufrage-de-noam-chomsky/
La pensée de Noam Chomsky est interdite de débat – du débat qu’elle mérite – dans les médias français. Comme si nous n’avions le choix qu’entre l’idolâtrie et la calomnie. Petit mémento de la bêtise ordinaire de certains seigneurs des médias (Acrimed).
Noam Chomsky, linguiste américain professeur au MIT (Massachusetts Institute of Technology), et, selon les propres mots d’Alain Finkielkraut, « l’intellectuel planétaire le plus populaire » [1], n’est pas exactement la coqueluche des journalistes ou des intellectuels français, c’est le moins que l’on puisse dire.
Depuis une vingtaine d’années, ils ne parlent jamais de son œuvre, qui occupe pourtant (ou peut-être précisément parce qu’elle occupe) une place fondamentale dans la pensée critique moderne. Et les rares fois où son nom est évoqué, c’est pour ressasser encore et toujours les mêmes calomnies effarantes de bêtise et de malhonnêteté [2]. Tout en lui refusant, bien entendu, le droit de répondre librement à ces accusations [3].
Le Figaro , Libération, Le Monde, Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Alain-Gérard Slama, Jacques Attali, André Glucksmann, Philippe Val et bien d’autres, se sont ainsi époumonés à de nombreuses reprises [4], pour condamner les idées répugnantes qu’ils lui prêtent avec une mauvaise foi consternante.
Tout cela est pourtant connu et limpide pour toute personne qui s’est donné la peine de lire ses écrits, et qui est portée dans son travail de journaliste, ou d’intellectuel, par un minimum de rigueur et d’honnêteté.
Cambodge et Timor
Pour aller vite, car il est pénible d’être forcé de rappeler constamment ce qui ne devrait plus avoir à être discuté depuis une bonne vingtaine d’années, Chomsky n’a jamais nié ou minimisé le génocide perpétré au Cambodge par les Khmers rouges entre 1975 et 1978.
Une partie importante de son travail est consacrée à établir les preuves objectives de l’existence d’une propagande médiatique. Pour ce faire, il cherche à démontrer que toutes choses étant égales par ailleurs, les intérêts politiques et économiques en jeux influencent de manière importante la façon dont les médias rendent compte de conflits internationaux pourtant similaires.
Il a ainsi observé que pour un niveau de violence et un nombre de victimes à peu près équivalents, les atrocités commises par Pol Pot (ennemi des États-Unis), étaient traitées de manière emphatique, avec une exagération systématique des faits et des commentaires, tandis que le génocide perpétré à peu près à la même époque par l’armée indonésienne (alliée des États-Unis), au Timor oriental, était, à l’inverse, complètement occulté par les médias [5].
S’il a étudié les estimations officielles des victimes du Cambodge, c’est uniquement pour montrer que le niveau était comparable à celui du Timor, préalable indispensable à sa démonstration, non pour nier l’horreur des massacres commis, qu’il a par ailleurs, condamnés de manière parfaitement claire à plusieurs reprises, affirmant qu’il serait « difficile de trouver un exemple aussi horrible d’un tel déferlement de fureur » [6]. Tous ceux qui ont pris la peine de lire ses écrits le savent parfaitement.
La théorie du complot
Il n’a pas plus défendu ou propagé une « vulgate conspirationniste », contrairement à ce que laissent entendre là aussi, Philippe Corcuff, ou Daniel Schneidermann [7], sans doute soucieux, comme Alain Finkielkraut, que les citoyens s’en tiennent à « ce qui apparaît » [8].
Il n’a cessé, bien au contraire, de rabâcher que « rien n’est plus éloigné de ce [qu’il dit] que l’idée de conspiration » [9]. « L’idée qu’il y aurait une cabale organisée au plus haut niveau dans un pays comme les États-Unis est complètement idiote. Cela voudrait dire que cela se passe comme en Union Soviétique. C’est totalement différent, et c’est précisément pourquoi je dis exactement l’inverse » [10].
L’inverse étant, en l’occurrence, un « système de “marché dirigé” » [11], où l’information est un produit, que les médias, fonctionnant sur le même modèle que n’importe quelle société commerciale, cherchent à écouler sur un marché.
Les exigences de profit et de rentabilité communes à toute entreprise commerciale entraînent, en plus des pressions politiques, un ensemble de contraintes structurelles, et notamment, une triple dépendance des médias, à l’égard de leurs propriétaires, de leurs annonceurs, et de leurs sources d’information, la rentabilité limitant la possibilité d’investigations personnelles.
De toutes ces contraintes, découle logiquement une certaine orientation de l’information, dans sa forme et dans son contenu, et la sélection préférentielle d’un personnel en phase avec ces principes.
« Ce n’est pas une conspiration mais une analyse institutionnelle », conclut le plus naturellement du monde, Noam Chomsky. Et on se demande comment une évidence si limpide peut échapper à tous ces « grands esprits »…
Quant à la méfiance envers « ce qui apparaît », qui irrite tant Alain Finkielkraut, chez moi, cela s’appelle tout simplement garder un esprit critique.
L’affaire Faurisson
Enfin, les accusations de négationnisme trouvent leur source dans une pétition lancée en 1979 aux États-Unis, qui rassembla plus de 500 signatures, dont celle de Noam Chomsky, pour « assurer la sécurité et le libre exercice de ses droits légaux » à Robert Faurisson, un professeur de la faculté de Lyon, dont les « recherches » ont pour objet de nier la réalité du génocide juif sous le régime de l’Allemagne nazie [12].
Chomsky, devenu malgré lui, en raison de sa popularité, l’emblème de cette pétition, reçut une avalanche de protestations, ce qui l’amena à écrire un texte exposant sa position : Quelques commentaires élémentaires sur le droit à la liberté d’expression. Il y explique entre autre que la liberté d’expression, pour être réellement le reflet d’une vertu démocratique, ne peut se limiter aux opinions que l’on approuve, car même les pires dictateurs sont favorables à la libre diffusion des opinions qui leur conviennent. En conséquence de quoi la liberté d’expression se doit d’être défendue, y compris, et même avant tout, pour les idées qui nous répugnent [13].
Bien entendu, la position libertaire de Chomsky, qui s’explique en partie par l’importance capitale accordée dans la culture américaine à la liberté d’expression, peut et doit être discutée. Mais jamais les critiques n’abordent la question sous cet angle. Elles ont pour seul but de discréditer Chomsky, auteur peu connu du grand public en France, en laissant croire que c’est précisément Faurisson, et ses thèses qu’il aurait défendues et non la seule liberté d’expression.
Du reste, soupçonner Chomsky d’une quelconque sympathie ou complaisance envers les thèses négationnistes est tout simplement ridicule. Dès les débuts de son engagement politique, il affirmait en introduction à son premier ouvrage (American Power and the New Mandarins, 1969, cité dans Le Monde du 24 juillet 1994), et répétait à de nombreuses reprises (voir Chomsky, Les médias et les illusions nécessaires, K films éditions, Paris, 1993), que le simple fait de discuter avec des négationnistes de l’existence des crimes nazis, revenait à perdre notre humanité. Il a eu par la suite de multiples occasions de réitérer très clairement cette condamnation. Dans un autre de ses livres, il décrivait, par exemple, l’Holocauste comme « la plus fantastique flambée de violence collective dans l’histoire de l’humanité » [14]. Dans l’article publié dans The Nation sur l’affaire Faurisson, il indiquait encore « Les conclusions de Faurisson sont diamétralement opposées aux opinions qui sont les miennes et que j’ai fréquemment exprimées par écrit » [15], et dans l’interview publiée dans Le Monde en 1998, il décrivait le négationnisme comme « la pire atrocité de l’histoire humaine », ajoutant à nouveau que « le fait même d’en discuter est ridicule ».
Voir :”Brouillon de culture : Finkielkraut à “Campus”, ainsi que Libération et Noam Chomsky (1), Libération et Noam Chomsky (2) et Injures ou débat ?
Voir également, publié après 2003 : “Philippe Val sur France Inter : un récital de mensonges et de calomnies contre Chomsky”, septembre 2007.
https://www.acrimed.org/Noam-Chomsky-et-les-medias-francais
L’anarchisme dit social, accolé aux pouvoirs étatiques et aux puissances bourgeoises n’est qu’une impasse.
N’oublions jamais que ce triste Monsieur Noam Chomski a, dans ses travaux de linguistique générative ( la GRAMMA?RE UNIVERSELLE ), réintroduit à grande peine des idées innéistes et essentialistes des camps croyants, créationnistes et réactionnaires.
Son manque de réflexivité ainsi que sa grande servilité envers les communismes et autres autoritarismes ont fait que cette ex-superstar intellectuelle, fut disqualifiée depuis fort longtemps le personnage comme ses suiveureuses ou supports francophones et européen-ne-s :
* des pans entiers de l’extrême gauche européenne, Syriza, Podemos, Die linke, OSL, OCS, OCL, (des parties de : des courants communistes-libertaires, des maos, des communistes oppositionnels ou communistes de gauche, des communisateurices ((dont des “ultragauche”)), de larges parts de la fédération anarchiste (( très trop trop marxiste/dogmatique en mode entrisme cachées dans les habits anars – salut les lambertistes )), le monde diplo, des trotskistes dont le npa, LBSJS là-bas si j’y suis du journaliste appointé Mermet, des mutins de pangé, d’ Agone, certains de CQFD, d’article 11, de jeff klak, de Ruffin et autres transcourants souverainistes/nationalistes de gauche comme de droite – pensons à Michéa et les divers déchets rouge-brun : Collon Bouamama, librairie tropique, Bouhaf et des journalistes “nouvelle génération”, certains indigénistes/décoloniaux …)
https://theanarchistlibrary.org/category/author/noam-chomsky
Comme le rappelle l’un des critiques américains de Chomsky, chacun a bien le droit de prendre un parti qui est celui -à strictement parler- de la contre-révolution. Il doit être déconstruit et critiqué -en un mot combattu-, et cela avec d’autant moins de complaisance qu’il se drape dans les plis du drapeau noir pour donner du panache et un pedigree flatteur à un anarchisme d’opinion, devenu discipline universitaire, acteur de la pluralité démocratique ou curiosité muséologique.
https://infokiosques.net/spip.php?article813
L’effet Chomsky ou l’anarchisme d’État
La rentrée 2001 a vu culminer un engouement éditorial et militant pour les textes de Noam Chomsky, perceptible depuis 1998. Plusieurs recueils ont été publiés (notamment par les éditions Agone), ainsi que des entretiens ; une partie de la presse anarchiste fait un usage immodéré des nombreux textes et interviews de Chomsky disponibles sur Internet. Le Monde libertaire lui consacrait ainsi la une de son premier numéro de rentrée, prélude à une longue série [1]. Les textes politiques du célèbre linguiste américain étaient en effet introuvables depuis une vingtaine d’années.
Cette redécouverte s’effectue presque toujours sur le mode du panégyrique. « Noam Chomsky est le plus connu des anarchistes contemporains ; il est aussi un des plus célèbres intellectuels vivants, écrit Normand Baillargeon (L’ordre moins le pouvoir, Agone, 2001). Dans la préface à De la guerre comme politique étrangère des États-Unis (Agone, 2001) Jean Bricmont le qualifie tout bonnement de « géant politique méconnu ». Les « auteurs » d’un entretien, curieusement intitulé Deux heures de lucidité (Les Arènes, 2001), n’y vont pas de main morte non plus, saluant « un des derniers auteurs et penseurs vivants véritablement rebelles de ce millénaire naissant », dont les plages de temps libre, nous apprennent-ils « se réservent six mois à l’avance ». Nul doute que ces formules, caractéristiques d’un culte de la personnalité étranger à la tradition libertaire, font rire le principal intéressé, auquel je ne songe pas à les imputer à crime. Elles visent, et c’est en quoi elles m’intéressent, à persuader le lecteur qu’il a la chance de découvrir une pensée absolument originale jusqu’alors méprisée et ignorée. De la part des journaux et commentateurs libertaires (Baillargeon, etc.), il s’agit d’utiliser la réputation internationale du linguiste Chomsky pour servir la diffusion de positions politiques qualifiées d’anarchistes, ainsi crédibilisées par la reconnaissance universitaire et scientifique de celui qui les défend. Il faut pour cela présenter Chomsky comme un linguiste célèbre doublé d’un penseur anarchiste. C’est sur la légitimité -et les conséquences- de ce dispositif que je souhaite m’interroger ici.
Il importe auparavant de noter que dans le même temps où l’anarchiste est présenté au public militant, l’analyste de la politique étrangère (militaire notamment) des États-Unis se voit ouvrir largement les colonnes de la presse respectueuse, sans qu’y soient jamais mentionnées ses sympathies libertaires. Le Monde, qui lui accorde une pleine page dans un supplément sur la guerre (22 novembre 2001) le qualifie tout de même d’« incarnation d’une pensée critique radicale ». Le Monde diplomatique, qui publie « Terrorisme, l’arme des puissants » (décembre 2001) ne souffle mot de ses engagements. C’est qu’aussi Chomsky lui-même s’abstient d’y faire la moindre allusion. Autant on peut admettre -sous réserve d’un examen approfondi que nous nous réservons de tenter dans l’avenir- la séparation qu’il revendique entre son travail de linguiste et son activité militante (justifiée par le fait que cette dernière ne doit pas apparaître réservée aux spécialistes), autant on comprend mal pourquoi l’« anarchiste » Chomsky néglige pareilles tribunes, et attend qu’on lui pose des questions sur son engagement anarchiste, comme s’il s’agissait de questions « personnelles », pour aborder cet aspect des choses. Ce faisant, il contribue à sa propre instrumentalisation par les fabricants d’idéologie, tantôt ignoré (aux USA même si son livre 9-11, pour 11 septembre, s’est vendu, sans grande couverture de presse, à plus de cent mille exemplaires), tantôt célébré (en France) dans un parfum d’antiaméricanisme.
Dans son opuscule de vulgarisation L’ordre moins le pouvoir, unanimement salué par la presse anarchiste, Baillargeon estime que Chomsky a « prolongé et rénové » la tradition anarchiste. Il s’abstient toutefois -et pour cause !- de signaler en quoi pourrait constituer cette « rénovation ». Chomsky lui-même semble plus proche de la vérité lorsqu’il précise (en 1976) : « Je ne me considère pas vraiment comme un penseur anarchiste. Disons que je suis une sorte de compagnon de route [2]. » En dehors de la filiation anarcho-syndicaliste, revendiquée dans nombre d’entretiens accordés à des revues militantes [3], il n’est pas si facile -malgré la pléthore récente de publications- de se faire une idée précise du compagnonnage anarchiste de Chomsky. J’ai limité mes investigations à la question, essentielle, de la destruction de l’État et de la rupture avec le système capitaliste.
J’indique ici, pour la commodité de mon propos et de sa lecture, que j’entends par « révolutionnaire » précisément celui ou celle qui prend parti pour une telle rupture, jugée préalable nécessaire à la construction d’une société égalitaire et libertaire. Symétriquement, est dit « contre-révolutionnaire » celui qui proclame la rupture impossible et/ou peu souhaitable.
– Renforcer l’État –
Dans l’un des textes récemment publiés [4], Chomsky recommande une politique qui a -du point de vue anarchiste- le mérite de l’originalité : le renforcement de l’État.
« L’idéal anarchiste, quelle qu’en soit la forme, a toujours tendu, par définition, vers un démantèlement du pouvoir étatique. Je partage cet idéal. Pourtant, il entre souvent en conflit direct avec mes objectifs immédiats, qui sont de défendre, voire de renforcer certains aspects de l’autorité de l’État […]. Aujourd’hui, dans le cadre de nos sociétés, j’estime que la stratégie des anarchistes sincères doit être de défendre certaines institutions de l’État contre les assauts qu’elles subissent, tout en s’efforçant de les contraindre à s’ouvrir à une participation populaire plus large et plus effective. Cette démarche n’est pas minée de l’intérieur par une contradiction apparente entre stratégie et idéal ; elle procède tout naturellement d’une hiérarchisation pratique des idéaux et d’une évaluation, tout aussi pratique, des moyens d’action ».
Chomsky revient sur le sujet dans un autre texte, non traduit en français [5], dont je vais donner l’essentiel de la teneur, avant de critiquer l’un et l’autre.
Interrogé sur les chances de réaliser une société anarchiste, Chomsky répond en utilisant un slogan des travailleurs agricoles brésiliens : « Ils disent qu’ils doivent agrandir leur cage jusqu’à ce qu’ils puissent en briser les barreaux ». Chomsky estime que, dans la situation actuelle aux États-Unis, il faut défendre la cage contre des prédateurs extérieurs ; défendre le pouvoir -certes illégitime- de l’État contre la tyrannie privée. C’est, dit-il, une chose évidente pour toute personne soucieuse de justice et de liberté, par exemple quelqu’un qui pense que les enfants doivent être nourris, mais cela semble difficile à comprendre pour beaucoup de ceux qui se proclament libertaires et anarchistes. À mon avis, ajoute-t-il, c’est une des pulsions irrationnelles et autodestructrices des gens biens qui se considèrent de gauche et qui, en fait, s’éloignent de la vie et des aspirations légitimes des gens qui souffrent.
Hormis la référence, plus précise que dans le texte précédent, aux seuls États-Unis, c’est ici la même classique défense et illustration du soi-disant réalisme réformiste. Cette fois, malgré des précautions oratoires, les adversaires actuels de l’État sont supposés plus sots que n’importe quelle personne éprise de justice, et accessoirement, incapables de comprendre qu’ils contribuent à laisser des enfants mourir de faim ! Les « anarchistes sincères » sont donc invités à reconnaître honnêtement se trouver dans une impasse réformiste.
Observons immédiatement que ce fatalisme étatique, doublé d’un moralisme réformiste assez hargneux n’est pas sans écho en France. La revue libertaire La Griffe a publié dans sa livraison de l’été 2001 un « Dossier État » dont le premier article se conclut sur cette formule, calquée sur Chomsky : « l’état [sic] est aujourd’hui le dernier rempart contre la dictature privée qui, elle, ne nous fera pas de cadeaux [6]. »
Puisque de pareilles énormités peuvent être publiées aujourd’hui dans une revue libertaire, sans que ses animateurs y voient autre chose qu’un point de vue aussi légitime que d’autres, il est indispensable de contrer les effets de la « pédagogie » chomskyenne en remettant quelques pendules à l’heure.
Stéréotypie des genres, récurrence de figures clichées, représentations reçues? : la banalité de pensée et de forme est grande dans les discours touchant au (néo)libéralisme tantôt qualifié de propagande, d’idéologie ou encore de pensée unique, le tout dans un maelström sémantique et rhétorique qui ne peut qu’interpeller l’analyste du discours social.
D’un côté, les ouvrages à succès d’un Noam Chomsky ou d’un Ignacio Ramonet visent à mettre au jour les ressorts psychologiques des phénomènes de persuasion de masse et le développement de technologies de contrôle s’identifiant, pour tout ou pour partie, à de la « ?propagande? » (néo)libérale. Scrutant les intentions subjectives des responsables éditoriaux, publicitaires et financiers, les publications de ce type sacrifient souvent l’analyse des dynamiques sociopolitiques à l’œuvre sur l’autel d’une représentation par trop intentionnaliste du pouvoir.
D’un autre côté, c’est précisément l’écueil d’une telle psychologisation du propos que vise à éviter, en théorie du moins, le concept d’« ?idéologie ». On doit cependant constater qu’à cette même notion se substitue très souvent le vocable de « ?pensée unique? » et ce, y compris chez ceux qui se réclament d’une sociologie critique des productions symboliques ou, parfois même, du matérialisme historique.
« Les dernières embrassades de Chomsky avec le colonel Chavez ne pourront que renforcer sa popularité auprès de toute la « gauche » altermondialiste, mouvance qui, malgré sa dimension « globale », est en fait très nationaliste dans chaque pays, pour peu que l’on se mette à gratter un peu ce qu’il y a derrière ses proclamations pleines de bons sentiments. »
mais liberté d’exprimer les idées que l’on haït : “La liberté d’expression n’a de sens que si elle s’applique aux opinions qui vous répugnent” (chomsky)
chomsky n’a pas défendu les délires de faurisson; il défend la liberté d’expression pour tou-te-s donc y compris pour les délirants, les abrutis, les illuminés raeliens, scientologues, les racistes, les facistes rouges verts ou bruns…….
chomsky disait qu’accepter le dialogue avec les négationnistes à la faurisson revenait à se déshumaniser. que leur “droit à exprimer” ne revenait aucunement à cautionner ce qu’ils disent quand on est de gauche ou libertaire.
chomksy est un valet des gouvernements cependant; il a du sang sur les mains.
Noam Chomsky: Antifa est un ‘cadeau majeur pour la Droite’
“Quant à Antifa, c’est une toute petite frange de la gauche, tout comme ses prédécesseurs”, a déclaré Noam Chomsky au Washington Examiner. “C’est un cadeau majeur pour la droite, y compris la militante de droite, qui est exubérante.”
De nombreux militants affiliés au mouvement Antifa peu organisé se considèrent comme des anarchistes ou des socialistes. Ils portent souvent du noir et prennent des mesures pour cacher leur identité.
Chomsky a déclaré: “ce qu’ils font est souvent faux en principe – comme bloquer les pourparlers – et [le mouvement] est généralement autodestructeur”.
https://www.anarcho-punk.net/threads/chomsky-is-now-against-antifa-seriously-wtf.20189/#post-101463
http://www.washingtonexaminer.com/noam-chomsky-antifa-is-a-major-gift-to-the-right/article/2631786
6 reasons why Chomsky is wrong about antifa
https://libcom.org/blog/6-reasons-why-chomsky-wrong-about-antifa-18082017
Autres dérapages :
Chomsky est un défenseur de l’électoralisme
https://www.anarcho-punk.net/threads/noam-chomsky-supports-elections-and-political-partys.4488/
Chomsky défend le négationniste Robert Faurisson au nom de la “liberté d’expression”
https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Faurisson#Noam_Chomsky_et_la_libert%C3%A9_d’expression_de_Robert_Faurisson
Chomsky se risque encore dans le bourbier des négationnistes en défendant un néo-nazi emprisonné
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-politique/20100912.RUE8447/chomsky-se-risque-encore-dans-le-bourbier-des-negationnistes.html
Pour Chomsky, faire des conférences sur l’anarchisme est plus payant que travailler
https://www.anarcho-punk.net/threads/chomsky-being-anarchist-is-more-lucrative-than-working.4283/
Chomsky soutien Fidel Castro et Hugo Chavez