C’est le sionisme qui mène à la guerre
Catégorie : Global
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, enseignant et écrivain analyse la politique israélienne dans La Libre Belgique ( 25/07/2006).
elle est conforme à la doctrine fondatrice d’Israël : le sionisme avec ses dérives de racisme et de colonialisme. Einstein avait raison. “Si nous nous révélons incapables de parvenir à une cohabitation et à des accords honnêtes avec les Arabes, alors nous n’aurons strictement rien appris pendant nos deux mille années de souffrances et mériterons tout ce qui nous arrivera. » (Albert Einstein, lettre à Weismann, le 25 Novembre 1929)
Aux yeux de nombreux observateurs, la politique actuelle du gouvernement israélien peut sembler parfaitement irrationnelle. Pourquoi courir le risque d’embraser le Liban, alors même que celui-ci se détache petit à petit de la Syrie ?
Pourquoi attaquer militairement le Hamas, à l’instant précis où ce mouvement s’apprêtait à céder aux pressions internationales et à reconnaître le « droit à l’existence » d’Israël ? En réalité, ces actes ne sont incompréhensibles que si l’on s’obstine à juger la politique d’Israël à l’aune de son discours officiel, celui qu’il tient sur la scène internationale, affirmant que « nous souhaitons seulement vivre en paix avec nos voisins ».
Les choses deviennent beaucoup moins obscures lorsqu’on examine la politique de l’Etat israélien à la lumière de sa doctrine fondatrice : le sionisme.
Quand, vers 1885, des hommes comme Léo Pinsker, Ahad Haam et Theodor Herzl envisagèrent de créer un « foyer national juif » en Palestine, ils furent loin de faire l’unanimité autour d’eux. A vrai dire, la plupart des juifs refusèrent ce projet.
D’abord parce qu’il n’avait aucun sens : il était matériellement impossible d’envisager l’émigration de tous les juifs du monde vers la Palestine (aujourd’hui encore, l’Etat d’Israël ne réunit qu’une infime portion des juifs de la planète, même s’il s’arroge le droit de parler en leur nom).
D’autre part, la très grande majorité d’entre eux n’avaient aucune envie de quitter le pays où ils étaient nés ; malgré les persécutions et les discriminations, ils se considéraient très justement comme des citoyens de France, de Belgique, des Etats-Unis, d’Allemagne, de Hongrie ou de Russie.
Enfin, beaucoup de juifs, surtout les intellectuels et les progressistes, s’opposaient radicalement au caractère délibérémentraciste et colonialiste du projet sioniste. Ils ne se reconnaissaient pas dans les propos d’un Ahad Haam quand celui-ci décrétait que « le peuple d’Israël, en tant que peuple supérieur et continuateur moderne du Peuple élu doit aussi devenir un ordre réel » ; ils ne pouvaient suivre Theodor Herzl quand il disait vouloir « coloniser la Palestine », y créer un Etat juif et, pour ce faire, « rendre des services à l’Etat impérialiste qui protégera son existence ».
Même après la guerre et l’Holocauste, des personnalités juives de premier plan, tout en apportant parfois leur soutien matériel et moral aux juifs qui s’installaient en Palestine, continuèrent de refuser radicalement l’idée d’y créer un Etat juif. Einstein : « La conscience que j’ai de la nature essentielle du judaïsme se heurte à l’idée d’un Etat juif doté de frontières, d’une armée, et d’un projet de pouvoir temporel ».
Le racisme et le colonialisme israéliens ne tiennent pas à la nature d’une majorité gouvernementale ; ils sont le fondement même d’un Etat qui se définit non par référence à une nation, mais à une religion et à une ethnie particulières ; un Etat qui affirme, sur base de légendes poussiéreuses, le droit de « son » peuple à l’appropriation exclusive d’une terre pourtant déjà habitée et exploitée par d’autres populations.
Quelle terre ? Là encore, les textes fondateurs du sionisme éclairent la politique actuelle.
Lorsqu’il s’adresse en 1897 au gouvernement français, dans l’espoir d’obtenir son appui pour la fondation d’Israël, Herzl écrit : « Le pays que nous nous proposons d’occuper inclura la Basse-Egypte, le sud de la Syrie et la partie méridionale du Liban. Cette position nous rendra maîtres du commerce de l’Inde, de l’Arabie et de l’Afrique de l’Est et du Sud. La France ne peut avoir d’autre désir que de voir la route des Indes et de la Chine occupée par un peuple prêt à la suivre jusqu’à la mort ».
Après la Première Guerre mondiale et les accords Sykes-Picot, les mêmes promesses seront adressées à l’Angleterre. Et depuis 1945 elles jouissent, comme on sait, de l’oreille très attentive du gouvernement américain.
De la Basse-Egypte au Sud-Liban… Il suffit d’un regard sur les cartes successives du Moyen-Orient, depuis la fondation d’Israël, pour observer avec quelle régularité systématique le plan de Theodor Herzl a été poursuivi. De la Galilée et de la bande côtière de Jaffa, les territoires proposés par le premier plan de partage de Bernadotte en 1948, Israël s’est progressivement étendu vers Jerusalem, la Mer Morte, le Neguev, le plateau du Golan au sud de la Syrie ; aujourd’hui elle phagocyte petit à petit la Cisjordanie et Gaza ; elle convoite même le Sud-Liban.
Israël est au Moyen-Orient ce que l’Afrique du Sud de l’apartheid fut, jadis, à l’Afrique australe : une colonie euro-américaine, imposant aux populations autochtones une domination à caractère raciste, et dont l’existence serait impossible sans l’aide matérielle d’une puissance impérialiste « en échange de services rendus ».
Souvenons-nous d’ailleurs qu’Israël s’est vu condamner à plusieurs reprises par les Nations unies en raison de sa collaboration militaire et nucléaire avec le régime sud-africain. Qui se ressemble s’assemble…
Quand un gouvernement juge que la vie d’un soldat est plus importante que celle de dizaines d’enfants et de civils, au seul prétexte que ce soldat est juif alors que les civils et les enfants sont musulmans, chrétiens ou sans religion, alors l’Etat que représente ce gouvernement est un Etat raciste.
Quand des forces armées, dans les territoires qu’elles occupent illégitimement, interdisent aux civils de se déplacer, de puiser l’eau aux puits et aux sources, de labourer leurs champs, de visiter leur famille, de se rendre à l’école ou à leur travail, de circuler d’un village à l’autre, d’amener un enfant malade chez le médecin, tout cela pour l’unique motif que ces civils ne sont pas de confession juive ou de nationalité israélienne, alors cette armée est celle d’un Etat raciste et colonialiste.
Dire cela aujourd’hui, en Europe, oser contester les fondements du projet sioniste, c’est risquer de se voir attaquer comme antisémite, voire comme négationiste. Il est temps que cesse cette hypocrisie. La Shoah ne peut justifier les souffrances des Palestiniens et des Libanais.
De quel droit les dirigeants israéliens, nés pour la plupart après 1945, parlent-ils au nom des victimes du nazisme ? De quel droit prétendent-ils s’approprier la mémoire exclusive d’un crime perpétré contre toute l’humanité ?
Oser invoquer l’Holocauste pour justifier son propre racisme est une insulte, non un hommage au martyre juif.
On s’est offusqué d’entendre le président iranien dire qu’il fallait « rayer Israël de la carte ». Ce serait pourtant bien l’unique solution que de voir disparaître politiquement bien sûr, l’Etat d’Israël et, pareillement, les prétendus « territoires palestiniens », ces nouveaux bantoustans.
Gommons de la carte du Moyen-Orient la frontière honteuse entre juifs et Arabes. La politique de « deux peuples, deux Etats », la politique du partage de la Palestine sur une base religieuse et ethnique, est une politique d’apartheid qui n’apportera jamais la paix.
Revenons-en à ce qui fut toujours, jusqu’à Oslo, le projet de l’OLP, mais aussi celui d’un grand nombre de juifs comme, derechef, le grand physicien et humaniste Albert Einstein :
parce que ce sont des membres de leur famille qui sont morts pendant la Shoah. La Shoah n’a pas été perpétrée contre “toute l’humanité” mais contre les Juifs (sans pour autant nier le génocide contre les Rroms, perpétré aussi par les nazis, par exemple)
Nico Hirtt ne connaît rien à ce que peuvent bien penser les Juifs, sionistes ou pas. Il assène ses vérités, les vérités d’un opposant à tout état israélien, quelle que soit la forme qu’il peut prendre (revenu dans les frontières de 67 ou 48…)
Einstein aurait préféré un état “socialiste” où tous les travailleurs arabes et Juifs créeraient ensemble les richesses. Mais, Israël étant créé, il participa à la levée de fonds pour la fondation de l’Université hébraïque de Jérusalem et l’institua héritière de son œuvre. C’est tout dire !
Einstein est mort avant d’avoir vu la réalisation de sa prophétie au-delà de ce qui était imaginable en matière de barbarie.
Beaucoup en ont tiré par la suite les mêmes conclusions :
Il faut en finir avec l’Etat d’Israël et le sionisme, par Danielle Bleitrach
{“Si j’appartenais à un quelconque organisation sans doute je n’oserais pas engager ses membres dans cette position, mais étant désormais un individu libre de toutes attaches, j’affirme qu’il n’y aura de solution qu’à travers la suppression de l’Etat d’Israël, de l’entité étatique qui aujourd’hui fait la démonstration de sa nocivité pour tout le monde, pour les Palestiniens, pour tout le Moyen orient, pour les juifs de la région et ceux du monde entier. Cet Etat, pure création coloniale, à travers lequel depuis les origines jusqu’à nos jours, les Européens, les Occidentaux font payer le génocide nazi à des peuples du Moyen-Orient qui n’y sont strictement pour rien, est de ce fait une monstruosité morale et politique.
Que ceux que l’on a dupé avec le sionisme aient le droit de rester sur la terre qui est devenue la leur ne dépend que de leur capacité à la coexistence et, pendant un certain temps d’une surveillance internationale, mais le sionisme et l’Etat d’Israël n’ont pas le droit à la survie politique. Mais il faut dire du sionisme ce qu’il est en réalité, une entreprise coloniale par laquelle les puissances occidentales ont prétendu se débarrasser des juifs qu’ils n’avaient cessé de martyriser pendant des siècles, une manière de considérer les juifs comme étrangers dans leurs pays, une sinistre duperie…”}
Danielle Bleitrach
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3872
ce que vous appelez “prophétie” d’Einstein a été écrite en 1929, avant la Shoah ! Il avait changé après la guerre, puisqu’il a participé à la levée de fonds pour l’université hébraïque. Il n’était donc pas antisioniste. Peut être aurait-il fait parti des pacifistes qui oeuvrent avec les palestiniens.
Faire un parallèle avec l’antisionisme actuel de Danielle Bleitrach ressemble plutôt à de l’imposture.